Au grand jamais de Jakuta Alikavazovic

"Il est plus facile à trente ans d'être agacée par sa mère que d'être inquiète pour elle!

J'étais bête de cette bêtise particulière de la jeunesse qui s'attarde."

Un style parfois compliqué, pas toujours fluide ni clair puis un vocabulaire tout à coup plus littéraire avec malheureusement de nombreuses répétions qui fatiguent l'esprit dans les mots ou les images et les situations (ce que je peux dire...) répétées sans ajustement mais parfois pourtant rehaussées de jolis mots, des incises ou impositions qui alourdissent le texte avec heureusement des situations bien analysées, d'un certain lyrisme  qui donne le ton de la mélancolie et de l'empathie: " il est possible que ma vie, ma vie à moi, soit sa dernière oeuvre."

C'est souvent un registre oral ou conversationnel, où l'auteur s'adresse au lecteur, à une tierce personne.

" Ne mange jamais dans la rue... car tu ne sais pas qui te regarde en ayant faim". "On grandit autant dans un pays, dans un foyer que dans certaines histoires". Beaucoup de mots entre tiret, des mots pour rien, des mots perdus, trop d'explications qui font croire au lecteur qu'il ne peut pas comprendre.

Dès qu'elle donne un âge à quelqu'un, elle est toujours entre deux âges: il a dix, onze ans...j'avais seize, dix-sept ans...

"Peut-être se disait elle que si je ne savais pas faire le ménage, je n'aurais jamais à le faire".

Lourdeur des phrases: "et donc j'ai trente ans..." L'auteur utilise des apartés, des questions réthoriques, des monologues intérieurs, le registre familier (en fin de compte), des digressions.

"Ma mère a toujours été là où je l'attendais. Longtemps je n'ai pas pensé à elle, ainsi j'ai pu penser à tout le reste, aux livres, aux hommes, au monde..."

L'amitié avec Thomas est belle, innocente et profonde, une amitié d'enfant, à la découverte du monde.

On aime ou on n'aime pas.

Au grand jamais de Jakuta Alikavazovic.