In violentia veritas est un récit littéraire construit comme une enquête menée par une femme, Catherine Girard, issue de cette même famille qui, il y a plusieurs décennies a été tuée ( le grand-père, la grande tante et l'intendante de la maison) par le fils, son propre père, Henri Girard, alias Georges Arnaud, acquité, alors qu'il était coupable. Écriture fluide et claire, à la fois exigente et courageuse qui remonte le temps pour nous faire vivre, comme si on y était, le drame d'un fils, martyr de son propre père, qui ne supporte plus la violence, les cris, les coups que lui administre son père, tantôt tendre, tantôt violent. Mais comment être un père aimant et attentif lorsque, après avoir servir la France dans cette Grande Guerre, il a fallu se reconstruire pour vivre, oublier le traumatisme alors que les blessures et les séquelles sont sous la peau et dans le coeur? Catherine Girard nous entraine dans cet engrenage de la violence, ce pas à pas vers l'irréparable, avec méthode et c'est bien cela qui est dérangeant, cette minutie du détail jusque dans le crime. Être persuasif jusqu'au bout afin de ne pas être inculpé.
Bravo à l'auteur, Catherine Girard, pour avoir su, malgré le poids du secret familial, nous plonger douloureusement dans sa propore histoire, ses racines. Une famille qui aurait pu être une famille ordinaire...
À lire évidemment. Mais attention aux âmes sensibles!